Sciences participatives
Photographiez les escargots pour mieux les protéger
Contribuez au suivi et à la connaissance des escargots avec le programme de sciences participatives « Opération Escargots ».
Qui n’a jamais croisé un escargot sur son chemin ? Premiers sortis sous la pluie, ces petits gastéropodes terrestres réputés pour leur extrême lenteur fascinent depuis le plus jeune âge. Pourtant ces espèces gagneraient à être mieux connues !
Cette connaissance est d’autant plus importante à l’heure où, comme de nombreux autres êtres vivants, la biodiversité des escargots est menacée par les activités humaines. Aujourd’hui, faute de données suffisantes, on ne connaît pas le degré de menace qui pèse sur nombre d’escargots et de limaces en France. Il est temps d’y remédier avec l’Opération Escargots.
Opération Escargots : je participe !
L'escargot des jardins se retrouve dans des milieux très divers : bois, prairies, lisières, haies, dunes, mais généralement dans les milieux plus humides ou plus froid que l'escargot des haies, C. nemoralis, avec lequel il cohabite souvent. Il atteint plus de 2000 m dans les Alpes.
© MNHN-INPN - O. GargominyLe protocole de suivi des escargots est très simple et peut se mettre en place facilement, avec peu de matériel.
Commencez par placer un ou plusieurs abris pour escargots dans un jardin et patientez un peu avant de faire vos premières observations.
- Choisissez un abri pour les escargots : utilisez une coupelle de terre cuite (environ 30-50 cm) ou une planche de bois brut (non vernis et non traité) comme support dans un jardin.
- Surélevez un côté de l’abri pour que les plus gros escargots puissent aussi s’y loger.
- Un mois plus tard, par temps sec, faites vos premières observations ! Photographiez les spécimens à côté d’une pièce de 10 centimes pour le rendu d’échelle, comptez le nombre d’individus.
- Déposez vos données sur la plateforme QUBS, dédiée au suivi de la biodiversité des sols. Vous pouvez vous appuyer sur les différentes fiches à télécharger : le protocole, le carnet de terrain, la clé de détermination, les planches photos pour identifier les escargots par leurs coquilles, les fiches d’identification de différentes espèces.
Anatomie d'un escargot
© Illustration Yanis GiarraffaVos données sont précieuses pour établir le suivi de ces discrets gastéropodes. En les transmettant, vous intégrerez et bénéficierez du réseau d’aide à l’identification et de validation formé par la communauté d’observateurs et les scientifiques.
Et si aucun escargot n’est présent dans l’abri ? L’absence de données est aussi un indicateur important sur la répartition de ces espèces selon les territoires et les saisons qu’il est intéressant de noter.
Une diversité d’escargots !
Si le suivi d’opération Escargots est centré sur les espèces communes terrestres (31 espèces de limaces et d’escargots), le groupe des gastéropodes recouvre une grande diversité d’espèces, avec des morphologies, lieux et modes de vie variés. Ils peuvent être terrestres ou aquatiques, d'eau douce ou d'eau de mer.
Mollusques en France : une biodiversité menacée
Un escargot des haies (Cepaea chambon)
© B. FontaineLes escargots font partie du grand groupe des mollusques. Parmi les 691 espèces continentales recensées en France (33 bivalves, 251 escargots d’eau douce et 407 escargots et limaces terrestres), un tiers n’existe nulle part ailleurs dans le monde et 11 % sont menacées de disparition.
La dégradation et la destruction des habitats représentent les principales menaces pour ces espèces ayant de faibles capacités de dispersion. L’urbanisation, les infrastructures, la pollution ou encore la surfréquentation touristique de certains sites, sont autant de facteurs qui affectent l’habitat des gastéropodes terrestres et aquatiques. Le changement climatique a aussi un effet sur leurs aires de répartition.
L’état des populations de plus de 40 % des espèces reste encore mal documenté. Une meilleure connaissance des mollusques est indispensable à leur préservation.
« Opération Escargots » est un programme de sciences participatives porté par le Muséum national d’Histoire naturelle, l’association Noé et l’Office français de la biodiversité. Il fait partie de QUBS, l’Observatoire de la QUalité Biologique des Sols.
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