À quoi ressembleront les humains de demain ?

La taille et le poids des Hommes ont sensiblement évolué au cours des derniers millénaires grâce à de meilleures conditions de vie et d’alimentation. Outre une plus grande diversité dans les couleurs de peau, les caractéristiques physiques de l’Homme moderne devraient toutefois rester stables.

Des variations notables

Le corps humain subit des contraintes biomécaniques telles que ses marges de variation sont faibles. Pour autant une évolution sur le court terme, à l’échelle du siècle, montre des variations de taille et de poids bien perceptibles. Il y a 30 000 ans, l’Homo sapiens dit Homme de Cro-Magnon est grand, mais sa taille a nettement diminué ensuite, notamment au Néolithique il y a 10 000 ans, peut-être pour des questions de restriction alimentaire et de maladies transmissibles.

L’accroissement de la stature observé depuis deux à trois siècles est un témoignage d’amélioration des conditions de vie et d’un recul de la consanguinité. L’augmentation plus récente du poids est liée à la fois à une consommation calorique excessive, notamment en sucre et d’une sédentarité accrue. Mais ces phénomènes ne sont pas amenés à se prolonger indéfiniment.

Des changements à venir

Femmes toutes origines

Femmes de toutes origines

© J. Lund - stock.adobe.com

La stature des Européens les plus grands (les Néerlandais) n’augmente plus alors que celle des pays de l’Europe du sud, où la taille était plus faible, continue. Il en va de même des performances sportives qui n’augmentent plus beaucoup, une fois que la limite physiologique humaine est atteinte.

D’autres phénomènes, comme la maturation sexuelle, ont évolué, notamment l’âge des premières règles (la ménarche), qui est passé de 15 ans à 12 ans en deux siècles. Mais là encore le mouvement se ralentit et se stabilisera là où les conditions sanitaires sont optimales.

Quant à notre apparence générale, la couleur de la peau de l’Homme devrait également changer, avec une plus grande variabilité à l’intérieur d’une population donnée. Les gènes qui déterminent la couleur de la peau sont en effet multiples et se dispersent petit à petit dans les différentes populations au gré des migrations humaines.

Article rédigé en 2015. Alain Froment, Associé au Muséum d’histoire naturelle (UMR 7206, Éco-anthropologie)

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