Synagris elephas (André, 1895)
Synagris elephas
En 1895, un entomologiste français décrivit une très grande guêpe possédant deux "cuillères" à l’extrémité de son abdomen, qu’il appela Synagris elephas. Ce spécimen conservé dans les collections du Muséum national d’Histoire naturelle était jusqu’en 2010 le seul représentant connu de l’espèce.
Mesurant près de 4 cm de long, cette guêpe noire a des ailes violettes à reflets orangés et l’extrémité de son abdomen orange. Le mâle possède, à l’extrémité du corps, deux expansions caractéristiques en forme de cuillère.
Jusqu’en 2010, le seul représentant connu de l’espèce était ce spécimen de Sierra Leone (Libéria) qui avait permis à Ernest André de décrire l’espèce. Plus d'un siècle plus tard, en 2010, Rob Longair, chercheur à l’Université de Calgary (Canada), a retrouvé cette espèce dans la même région d’Afrique de l'Ouest.
Chez la plupart des guêpes, les femelles ont tendance à être plus grandes que les mâles. Dans certains groupes cependant, les mâles se battent entre eux pour conquérir les femelles et sont alors plus grands qu’elles ; c’est le cas chez les guêpes solitaires du genre Synagris dont chaque femelle construit seule un nid de boue pour abriter sa descendance. Chaque logette du nid renferme une chenille paralysée, qui sert à nourrir une larve de guêpe. La larve se développe à l’intérieur de la logette jusqu’à sa nymphose (mue de la larve en nymphe) et sa métamorphose en adulte ; puis ce dernier s’envole après avoir percé l’opercule de boue.
Les mâles de Synagris possèdent de fortes mandibules parfois pourvues de cornes pour combattre leurs rivaux. Chez Synagris elephas, les mâles ne sont pas seulement très grands, mais ils possèdent aussi ces expansions abdominales qui servent probablement d’armes pour lutter contre d’autres mâles convoitant la même femelle.